

NOS ENGAGEMENTS
Sécuriser le peuple.
LA POLITIQUE DE LA PSYCHOSE
La France n'est pas la championne d'Europe des homicides.
« La France est le pays d’Europe qui affiche le taux d’homicides le plus élevé, c’est catastrophique », s’alarmait le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau sur France Inter le 21 juillet. Nous tenons à vous rassurer. L’organisme de statistiques européen Eurostat recense le nombre d’homicides volontaires dans les pays du continent. Les derniers chiffres disponibles remontent à 2018, année où la France totalisait le plus grand nombre d’homicides (779) parmi les pays étudiés.
Le constat est plus nuancé si l’on rapporte ce chiffre à la population du pays, comme le suggère M. Retailleau. Le taux d’homicides est ainsi de 1,16 pour 100 000 habitants en France. C’est davantage que dans les pays les plus épargnés par la criminalité en Europe, comme la Norvège (0,47), mais sensiblement moins qu’en Roumanie (1,37), en Belgique (1,55) ou en Lituanie (3,45). Le taux d'homicides en France se situe dans la moyenne haute européenne.
Un constat similaire à celui dépeint par le député européen du Rassemblement national Jordan Bardella sur LCI, lundi 31 août. Selon ce dernier, « cet été a marqué le degré d’ensauvagement de la société française », un constat accrédité selon lui par plusieurs événements, comme l’agression d’un chauffeur de bus à Bayonne en juillet 2020, mort dans les jours qui ont suivi, ou le décès d’une jeune femme fauchée par un automobiliste à Lyon. M. Bertrand, M. Bardella et bien d’autres responsables politiques qui se sont exprimés durant l’été sur le thème de l’insécurité en France n’abordent pas le sujet sous un angle statistique. Plutôt que d’orienter le débat sur le nombre de faits recensés par la police (à travers les dépôts de plainte) ou les enquêtes de l’Insee qui quantifient les violences déclarées par les victimes, ce discours donne la primeur aux drames repris sur les réseaux sociaux et dans les médias. si on s’en tient aux faits, les dernières données disponibles publiées par le ministère de l’intérieur sur les crimes et délits enregistrés par la police, qui remontent à juillet 2020, tempèrent l’idée d’une explosion de la délinquance au cœur de l’été 2020.
Après avoir chuté de manière spectaculaire pendant le confinement, les homicides, les violences sexuelles ou les vols ont certes augmenté depuis le mois de mai 2020, mais sans atteindre des niveaux franchement supérieurs à ceux observés les années précédentes à l’exception notable des escroqueries. La politique de la psychose est la stratégie de nombreux politiques pour alimenter les fractures sociales et les chocs culturels.
LES FEMINICIDES EN HAUSSE
En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-conjoint, selon le ministère de l’intérieur. C’est 25 de plus qu’en 2018, comme l’affirme M. Roussel. A ce chiffre s’ajoutent également comme victimes 27 hommes, pour un total de 173 morts au sein du couple. Si la hausse est notable sur un an, le nombre de morts violentes dans le couple est resté globalement stable au cours des quinze dernières années, malgré les différents plans de lutte contre les violences faites aux femmes qui se sont succédé.
Un confinement responsable de nouvelles violences en mars 2020.
Une augmentation de plus de 30 % des signalements de violences conjugales en province et à Paris a été constatée en une semaine, selon la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. La secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a fait état, dimanche 29 mars, d’« indicateurs » laissant « penser qu’il y aurait une recrudescence des violences conjugales » depuis le début du confinement.
« Nous observons qu’il y a + 32 % de signalements de violences conjugales en zone gendarmerie en une semaine et + 36 % dans la zone de la Préfecture de police de Paris en une semaine également », a déclaré Mme Schiappa à l’antenne d’Europe 1. Ces indicateurs tendent à nous faire penser qu’il y aurait une recrudescence des violences conjugales pendant cette période de confinement », qui a commencé le 17 mars 2020. Mme Schiappa a néanmoins reconnu que le numéro d’appel 39-19 pour les victimes recevait nettement moins d’appels depuis le début de la période de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus. « Ça veut dire qu’il est difficile de téléphoner quand vous êtes enfermés avec l’agresseur », a-t-elle constaté. Pour ce motif, la Ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur de France a annoncé le lancement d’une « campagne pour faire connaître la plate-forme qui s’appelle arrêtonslesviolences.gouv.fr sur laquelle vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, vous avez des policiers et des gendarmes formés qui prennent des signalements, qui lancent des enquêtes et des interventions en matière de violences conjugales ».
Des mesures néanmoins largement insuffisantes pour stopper l'augmentation inquiétante non seulement des violences conjugales mais aussi des maltraitantes infantiles. Une étude publiée par des chercheurs français constate une augmentation de 50% des hospitalisations pour violences physiques sur les enfants de 0 à 5 ans lors du premier confinement Les craintes exprimées le 16 mars 2020 par Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance se confirment. Les enfants n’ont pas été épargnés par la hausse des violences familiales observée pendant le premier confinement. C’est ce que révèle une étude menée par le CHU de Dijon et le Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations Paris-Saclay de l’Inserm.
Entre mars et avril 2020, le « stress » et « l’isolement des familles » ont entraîné une hausse significative des maltraitances infantiles, avec des actes plus violents. Entre mars et avril, les chercheurs français sous la direction de Catherine Quantin, ont analysé les données administratives de l’ensemble des hôpitaux publics et privés de France. S’intéressant plus particulièrement aux admissions pour violences physiques sur les enfants de 0 à 5 ans, ils ont observé une augmentation de 50% de ces hospitalisations par rapport aux trois années précédentes. À titre de comparaison, la part des violences infantiles sur l’ensemble des hospitalisations d’enfants était de 0,073% en 2020 contre 0,053% en 2017. Une hausse importante prédit notamment par le 119, le numéro de signalements des violences faites aux enfants, dont les appels ont explosé dès le 17 mars 2020. Mais ce n’est pas tout. Une étude approfondie des chiffres récoltés a également permis de constater que les violences ont aussi été plus graves.
En 2020, 1,79% des enfants hospitalisés pour maltraitance physique sont décédés, contre 1,65% entre 2017 et 2019.
Pour les chercheurs, plusieurs facteurs peuvent expliquer la hausse des violences à l’égard des enfants. D’abord, les conséquences économiques et sociales de la pandémie du Covid-19 ont influé sur la santé mentale des Français. Confinés avec leur enfant, les parents les plus fragiles ont pu craquer, avancent les scientifiques. Par ailleurs, la fermeture des écoles pendant plusieurs semaines a compliqué la détection des violences. Le personnel scolaire, qui joue un rôle important d’alerte pour les services sociaux, n’a pu observer et signaler des situations à risques.
Si l'exécutif ne peut être tenu directement responsable des violences conjugales et des maltraitances infantiles récensées chaque année entraînant des décès tragiques, la mauvaise gestion de la crise sanitaire y a contribué en partie depuis le premier confinement en mars 2020 jusqu'à ce jour, soit plus d'un an de couacs de l'exécutif. Il appartient désormais au gouvernement de reconnaître ses erreurs envers les familles endeuillées. Masques, tests de dépistage, vaccination et autotests COVID-19, autant de retards que d'erreurs résultant d'une politique autoritaire sous couvert de fausses promesses et de mensonges républicains recourant systématiquement à la facilité par des mesures gouvernementales de restriction des libertés individuelles (confinements, couvre-feux, isolements et fermetures administratives incohérents) sans lesquelles des tragédies auraient pu être évitées dans des foyers et ailleurs.
SOUTENIR NOS POLICIERS
Les derniers chiffres des homicides en France de 2018 publiés par Eurostat démontrent que les policiers français font leur travail mais pourraient mieux me faire en les soutenant car un bon ouvrier travaille avec de bons outils.
Les agressions contre la police nationale ont doublé en 20 ans.
Plus de 85 faits de « violences à personnes dépositaires de l’autorité publique » sont enregistrés chaque jour pour la seule police nationale, et il est probable que les chiffres soient encore sous-évalués. Deux policiers à moto attaqués par un individu à Carcassonne ; un chauffard qui percute une voiture de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille lors d’une course-poursuite ; une cinquantaine d’individus tirant des mortiers d’artifice sur une patrouille à Ermont (Val-d’Oise) ; un policier touché par un pavé au cours d’une interpellation dans la cité du Trébon, à Arles (Bouches-du-Rhône), et qui se voit délivrer vingt et un jours d’incapacité temporaire de travail…
La liste de ces agressions contre les forces de l’ordre, commises depuis dix jours, pourrait encore s’allonger : plus de 85 faits de « violences à personnes dépositaires de l’autorité publique » sont enregistrés quotidiennement à travers le pays pour la seule police nationale. Au mois de janvier, les services statistiques du ministère de l’intérieur en ont recensé 2 288 sur la base d’une remontée d’informations provenant de procès-verbaux. En vingt ans, ils ont été multipliés par 2,3.
« On ne peut pas banaliser ces faits » déclarait, lundi 15 février 2021, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, devant le commissariat de Poissy (Yvelines), où des policiers avaient été pris pour cible, deux jours auparavant, par des tirs de mortier d’artifice. Cette fois pourtant, aucun blessé n’était à déplorer parmi les forces de l’ordre. Les fonctionnaires n’avaient même pas pris la peine de déclarer l’incident à leur hiérarchie : trop de paperasse, pour des faits jugés banalement quotidiens. Le même jour, du reste, une autre patrouille avait connu un épisode identique, à Lormont (Gironde), près de Bordeaux, où une policière a été blessée à la tête par un engin pyrotechnique. La différence entre les deux attaques ? Une séquence vidéo de dix-sept secondes tournée à Poissy et diffusée sur le compte Twitter du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), qui a contraint le ministre à réagir. Sur les images confuses, heurtées, noyées dans la fumée, on devine à peine quelques paires de jambes courant dans tous les sens. La bande-son, elle, est autrement explicite. On y entend le cri « Tuez-les ! », à plusieurs reprises.
« Ce n’est plus de l’hostilité mais un appel au meurtre », estime Jean-François Papineau, actuel patron de la sécurité publique dans le Nord. Trente-sept années passées dans la police l’ont familiarisé avec « la banalisation de la violence contre les forces de l’ordre, devenue une valeur marchande avec des clips qui font sa promotion et des mises en scène d’affrontements avec les policiers ». Son département, le plus peuplé du pays avec ses 2,6 millions d’habitants, dont la moitié dans la métropole lilloise, figure dans le trio de tête des plus touchés, après Paris et la Seine-Saint-Denis. Le 10 février 2021, à Villeneuve-d’Ascq (Nord), sur sa circonscription, un policier a été roué de coups par des mineurs. Bilan : douze points de suture au visage. « Il s’agit d’une tendance de fond, affirme M. Papineau, qui consiste pour une minorité agissante à attaquer le symbole de l’autorité à travers les fonctionnaires de police, qui incarnent le lien permanent entre l’Etat et la population. Nous ne sommes plus seulement dans une contestation territoriale pour la maîtrise du trafic de drogue mais dans la remise en question du rôle même des institutions. »
Des sanctions trop clémentes de magistrats en manque de moyens.
Reste que les exemples de suspects laissés libres ou d’agresseurs condamnés à des peines minimes viennent régulièrement nourrir les critiques des syndicats à l’encontre d’une justice laxiste à leurs yeux. Si les sanctions encourues s’échelonnent théoriquement de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende en cas d’embuscade, elles sont beaucoup moins sévères dans la pratique.« En réalité, les magistrats ne se montrent pas particulièrement tolérants dans ces dossiers, avance un avocat. Ils font simplement de la gestion de flux en fonction de paramètres comme le nombre de places disponibles en prison. Le tout avec une lassitude assez compréhensible face à des affaires qui se multiplient et des policiers très tendus sur cette question, qui poussent pour obtenir des sanctions à tout prix. » Les derniers chiffres disponibles recensés par l’ex-Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, un organisme absorbé par le service de statistique ministérielle de la sécurité intérieure, remontent à 2017 et donnent une idée du profil des mis en cause dans les affaires de « violences à personnes dépositaires de l’autorité publique » ou « chargées de missions de service public » : des hommes à 90 %, dont 60 % sont âgés de 25 ans et moins, de nationalité française à 86 %. Sans surprise, près de la moitié des actes se concentrent dans les unités urbaines de plus de 50 000 habitants. « Dans certains quartiers, estime M. Valet, n’importe quelle intervention, que ce soit pour démanteler un point de deal ou mettre un terme à un rodéo sauvage à la demande des habitants, donne lieu à une prise à partie des policiers. »
Du service de l’Etat à celui du citoyen.
La relation entre la police et la population s’est détériorée au plus haut point. Cela s’explique en partie par un contrôle de la violence légitime qui fait écho à un pouvoir pour lequel l’autorité s’impose et ne se discute pas. En janvier 2015, place de la République, à Paris, une foule émue applaudissait longuement les forces de l’ordre quelques jours après les attaques contre Charlie Hebdo et l’épicerie Hyper Cacher. En novembre de cette année, au même endroit, une intervention contre l’installation sauvage d’un camp de migrants a symbolisé, aux yeux d’une partie de l’opinion, la pire des violences policières. Une indignation qui est montée encore d’un cran après la diffusion des images du passage à tabac, survenu deux jours plus tôt, de Michel Zecler, un producteur de musique, par des policiers qui seront poursuivis pour ces faits. Que s’est-il passé dans notre pays entre ces deux dates pour que la relation entre la police et la population se détériore à ce point ? La France aurait-elle dérivé vers une pratique autoritaire et lâché la bride à des forces de l’ordre désinhibées confondant l’usage de la force et l’arbitraire ? Il semble, plutôt, qu’à la différence d’autres démocraties européennes l’Etat a conservé, chez nous, de nombreux traits absolutistes quand vient le moment de recourir à la force.
Si l’incompréhension demeure entre police et population, cela renvoie davantage à une conception très française de la force. Le contrôle de la violence légitime, en France, fait, en effet, écho à un pouvoir peu soucieux de la reconnaissance des citoyens, pour lequel l’autorité s’impose et ne se discute pas. Là où les pays nordiques, le Royaume-Uni ou l’Allemagne considèrent que le maintien de l’ordre est un contrat passé entre l’Etat et le citoyen, la culture française estime que la première mission de la police est de protéger l’Etat et que la priorité est l’obéissance à ses ordres. Pourtant, ces voisins européens ne sont pas épargnés par la violence, mais là-bas le citoyen se sent partie prenante des décisions publiques, y compris celles concernant la sécurité. selon le criminologue Sebastian Roché, la police s’est isolée du corps social, « comme un fil électrique entouré d’une gaine, qui répond seulement à l’exécutif ». Or, comme l’écrivait, en 2017, l’ex-directeur de cabinet de ministres régaliens et conseiller d’Etat Christian Vigouroux, dans son ouvrage Du juste exercice de la force (Odile Jacob), « la force doit être, sinon légitime, du moins acceptée et reconnue comme “la nôtre”, celle de chacun d’entre nous, les citoyens ». Il ajoutait, en connaisseur : « Combien de ministres ont eu la faiblesse de promettre avec componction aux syndicats de police un allégement, une réforme de la procédure pénale… Bien des catastrophes sont survenues parce que les ordres avaient été volontairement évasifs ou inexistants. »
Pour l’un de ses prédécesseurs, Pierre Joxe, dans la revue Après-Demain, consacrée, en juin 2020, au rapport entre police et population, il existe, pourtant, « une nécessité absolue d’une formation continue des personnels et d’un contrôle rigoureux du pouvoir d’État à un usage maîtrisé de la force ». Dans leur ensemble, ajoute-t-il, « les bavures ne sont pas policières, ce sont des bavures de l’Etat, des bavures de commandement, d’organisation, de prévision et d’information ». Dans son discours à la jeunesse, en 1903, Jean Jaurès résumait déjà le défi que la France avait à relever : « Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l’exaltation de l’homme et ceci en est l’abdication. »
Sécuriser le peuple en responsabilisant les citoyens autant que les policiers fait partie de l'unité nationale visant à restaurer la confiance plutôt que d'alimenter la défiance responsable d'une fracture dangereuse pour la paix sociale qui remonte à la crise des Gilets jaunes. La scène, captée par les journalistes, était devenue l'une des plus marquantes des manifestations des Gilets jaunes. Elle illustre le niveau de tension de l'époque. Un homme de 28 ans, filmé en train de frapper des policiers lors d'un des rassemblements du mouvement contestataire en décembre 2018, a été condamné ce jeudi à Paris à neuf mois de prison avec sursis.Les faits remontaient à l'acte 6 du mouvement des Gilets jaunes le 22 décembre 2018, au croisement de l'avenue George-V et des Champs-Élysées à Paris, en fin de journée alors que les forces de l'ordre évacuaient progressivement « la plus belle avenue du monde. » Le prévenu est filmé en train de frapper un policier avec un mégaphone avant de s'éloigner. Dans la foulée, les fonctionnaires sont pris à partie et l'un d'eux dégaine son pistolet en le pointant sur un manifestant avant de le remettre rapidement dans son étui, geste largement diffusé à l'époque. Le tribunal devait déterminer si le geste commis par le prévenu, Julian K., sans antécédent judiciaire, avait entraîné les violences qui ont suivi, puisqu'il était poursuivi pour violences en réunion. « Après avoir exploité les images, nous considérons que vous avez effectué ces violences en réunion et vous êtes tenus comme coresponsables des violences qui se sont abattues sur les trois autres policiers », explique le président du tribunal, précisant que ce geste avait certainement « encouragé les autres manifestants ». Julian K. a écopé de neuf mois de prison avec sursis pour des faits ayant donné lieu à une information judiciaire confiée à un juge d'instruction.
Le premier devoir des acteurs politiques est donc de toujours rappeler que la lutte contre la délinquance n'est pas la seule affaire des forces de l'ordre, mais doit se concevoir comme une longue chaîne d'actions et de partenariats efficaces. Chacun de ces maillons doit être examiné et mis, ou remis, en état d'obtenir des résultats satisfaisants et de travailler de manière coordonnée avec les autres maillons. Le premier maillon, la prévention, est essentiel. Étrangement, il ne suscite aucun intérêt de la gauche depuis 2012 et c'est un gouvernement de droite qui a porté et fait adopter l'une des lois les plus ambitieuses en la matière. Il reste néanmoins encore beaucoup à faire. Les derniers maillons sont l'action judiciaire et la politique pénitentiaire. Ils ont subi un véritable saccage depuis 2009. Nicolas Sarkozy lui-même a reconnu que certaines mesures de la loi pénitentiaire dite «loi Dati» de 2009 n'étaient pas bonnes, comme le principe d'aménagement pour les peines jusqu'à deux ans de prison. C'est bien le moins que l'on puisse dire. L'absurde réforme de la double peine par Nicolas Sarkozy, si elle n'a pas abouti à sa complète suppression, a néanmoins entraîné une chute du nombre d'interdictions du territoire français avec deux conséquences: l'engorgement des prisons et le maintien sur le territoire de délinquants d'habitude que les forces de l'ordre et les tribunaux accueillent régulièrement. Problème de moyens, manque de reconnaissance, vague de suicides, sursollicitation lors des manifestations. Autant de raisons qui expliquent la colère des policiers. Le mouvement de colère des policiers a explosé après les accusations de racisme. Mais il faut remonter beaucoup plus loin pour comprendre leur exaspération. D'après un dernier sondage, trois Français sur quatre disent leur faire confiance. Ces dernières années, leur image a pourtant souffert, notamment pendant les manifestations des Gilets jaunes.
Une situation qui a nourri un profond sentiment d'injustice dans la profession qui réclame plus de moyens après s'est sentie "trahie" et "lâchée" plusieurs fois comme lors de la crise des Gilets jaunes par l'ancien ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, devenu impopulaire auprès de certains policiers ou plus récemment par Emmanuel Macron pour ses propos tenus lors d'une interview accordée à Brut en décembre dernier évoquant "des contrôles au faciès" et la création d'une plateforme internet pour les dénoncer. 130 policiers de Grenoble avaient alors déposé une demande de rupture conventionnelle suite aux propos du chef de l'Etat qu'ils ne digèrent pas. "Le président lâche les policiers" explique Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Isère. Ce soutien doit s'exprimer de façon concrète, en actes et non en paroles, selon les principaux syndicats de police. "On veut des gestes, on veut des actions, on veut des lois, des règlements qui protègent le flic", explique Brice Gajean, délégué départemental SGP Unité Police.
Plus les relations entre police et population sont apaisées, plus les citoyens reconnaissent la légitimité de leur système politique, et réciproquement. Les identités sociales, religieuses et politiques sont des déterminants du soutien à la police. Une chose reste sûre : la bonne santé d’un État et de sa vie politique est fortement corrélée aux rapports qu’entretiennent une police et sa population. Nous aurions tout intérêt à encourager la transparence pour améliorer notre système institutionnel.



