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NOS ENGAGEMENTS 

Secourir nos hôpitaux.

UN RAPPORT ALARMISTE DE LA COUR DES COMPTES

 

La Cour des comptes a publié le jeudi 18 mars 2021 son rapport annuel 2021 consacré pour une large part à la gestion de la crise sanitaire. Parmi les problèmes, la Cour pointe le recul des capacités d'hospitalisation en soins critiques en regard des besoins. La France manque toujours autant de lits de réanimation.

Dans son rapport public annuel, la Cour des comptes étrille les politiques de santé de ces dernières années qui n'ont pas, d'après elle, suffisamment investi en lits et en personnels dans ces services. D'où un manque de lits chronique, que cette crise aigüe met d'autant plus en lumière. Au 1er janvier 2020, il y avait 5 080 lits de réanimation en France. En déprogrammant massivement, la capacité a pu doubler au 15 avril 2020 mais à quel prix ! La Cour des comptes pointe le fait que le nombre de lits au départ n'était pas suffisant. Depuis 2013, ce nombre de lits n'a augmenté que de 0,17% par an, c'est dix fois moins que la progression, dans le même temps, du nombre de personnes âgées qui constituent pourtant les deux tiers des patients accueillis dans ces services. Un an après la première vague de Covid-19 et huit mois après un Ségur de la santé censé réarmer notre système de soins, les hôpitaux manquent toujours de lits de réanimation et les personnels de santé s’épuisent. "

 

« Où sont les 12 000 lits de réanimation dont nous a parlé Olivier Véran cet été ? », fait mine de s’interroger Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC). Les acteurs de la santé ont vite compris que ce chiffre était virtuel : le ministère de la Santé a bel et bien recensé 12 515 lits « mobilisables » en cas de besoin sur l’ensemble du territoire. Mais pour les faire fonctionner, il faudrait embaucher des milliers de personnels de santé : douze infirmiers spécialisés, six aides-soignants, trois médecins et presque autant d’internes sont en effet nécessaires pour faire « tourner » une douzaine de lits.

 

A ce jour, 5 080 lits de réanimation sont actifs sur l’ensemble du territoire, dont 1 425 en Ile-de-France où « il faudrait au moins 500 lits de plus pour faire face à la troisième vague de Covid et continuer à s’occuper correctement des patients non Covid », estime Anne Gervais-Hasenknopf, gastro-entérologue et hépatologue au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat - Claude-Bernard à Paris. Il faudrait donc être capables de recruter très rapidement 500 infirmiers spécialisés alors même que « plus de 30 000 postes sont vacants dans les hôpitaux publics », estime Thierry Amouroux. Les hôpitaux privés sont confrontés à la même pénurie : leur fédération professionnelle, la FHP, estime leur capacité d’accueil en réanimation à 2 000 lits après l’autorisation temporaire accordée à 90 services totalisant 1 000 lits. « Mais il nous faut des bras ! », s’époumone la FHP.

 

« Nous manquons de médecins et d’infirmiers spécialisés en réanimation. La situation devient éreintante pour le personnel, trop peu nombreux. » Au plus fort de la première vague de Covid-19, mi-avril 2020, on a recensé jusqu’à 10 707 lits de réanimation. Ce chiffre est rapidement retombé à 10 133 lits le 15 mai, 8 320 le 15 juin et 5 800 en juillet. Il est ensuite resté à son niveau moyen : autour de 5 000 lits, ce qui est déjà insuffisant hors pandémie, observe la Cour des comptes.

Entre 2013 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation complète a baissé de 5,6 % pour passer sous la barre des 400 000 (précisément 392 262). Quant au nombre de lits de réanimation, il a très légèrement augmenté (+ 56 unités en six ans, soit + 0,17 % par an) pour atteindre 5 080 lits au 31 décembre 2019. Mais c’est loin d’être suffisant au regard du vieillissement de la population : les deux tiers de ces lits sont occupés par des personnes âgées de plus de 65 ans, dont le nombre a augmenté de 1,7 % entre 2013 et 2019. Autrement dit, le nombre de lits de réanimation a augmenté dix fois moins vite que celui des personnes de plus de 65 ans.

 

La Cour des comptes pointe les effets pervers du système de tarification à l’activité (T2A) qui régit les finances des hôpitaux depuis 2005 : « Compte tenu des règles en vigueur, l’ouverture d’un lit en réanimation médicale génère un déficit moyen estimé à 115 000 euros par an. » Cela « n’est pas de nature à inciter les établissements à adapter leurs capacités d’hospitalisation à aux besoins constatés. » La première vague du printemps 2020 a donné lieu à une mobilisation exceptionnelle des Français, qui se sont très strictement confinés, et des personnels soignants, dont l’activité a été entièrement tournée vers le Covid : c’est grâce à la chute de l’accidentologie et aux déprogrammations d’interventions que le nombre de lits de réanimation a pu être multiplié par deux. Mais « on ne peut pas continuer à déprogrammer trop longtemps », estime Renaud Piarroux, spécialiste des maladies tropicales et infectieuses qui a relaté son expérience du printemps 2020 dans La vague, l’épidémie vue du terrain:

 

« En période de crise, les équipes peuvent gérer les pics d’activité. Mais à la longue, elles s’épuisent. Or, le Covid-19 n’est plus une crise : c’est un problème chronique. »

 

Autre grande différence entre la première vague et les suivantes : au printemps 2020, « tous les efforts ont convergé vers les régions Grand Est et Ile-de-France, se souvient Renaud Piarroux, mais aujourd’hui, l’ensemble du territoire est touché », avec des taux d’occupation en réanimation très élevés dans les deux tiers Nord-Est du territoire français, le long d’une ligne Normandie, Centre-Val-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec des taux de 116,4 % dans les Hauts-de-France, 109,8 % en Paca et 104,7 % en Ile-de-France. Il n’est donc plus question de transférer des équipes d’une région à l’autre. Sur l’épuisement général viennent aujourd’hui se greffer les désillusions politiques et le sentiment de ne pas être entendus : 

 

« Nous sommes le seul pays au monde à avoir continué à fermer des lits en pleine pandémie, explique Thierry Amouroux. La première vague nous a confrontés à des choix terribles. Certains infirmiers se sont sentis broyés. Il ne faut pas s’étonner que le nombre de postes vacants (7 500 avant le Ségur de la santé) ait été multiplié par quatre depuis. »

Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France, témoigne le 31 mars 2021: 'la gestion sanitaire du gouvernement. Si on pouvait entendre il y a un an qu'on manquait de personnel, on n'en a pas formé depuis un an. Et surtout, on n'a pas gardé ceux qu'on avait commencé à former, parce qu'on a ouvert quasiment 12 000 lits de réanimation en France, alors qu'on n'en a que 5 500 au pic de l'épidémie [en mars-avril 2020, ndlr]. On les a refermés pendant l'été ! On avait du personnel qu'on avait commencé à former, si on l'avait gardé à l'automne quand on a eu de nouveau des malades, alors on aurait pu ne pas être sous tension et accueillir correctement les malades. Et surtout, ne pas déprogrammer [les opérations prévues] parce qu'il y a plus de gens qui n'ont pas le Covid que de gens qui ont le Covid. Et quand on déprogramme, ça a un retentissement sur la santé de l'ensemble de la population. Donc, tout ça, ça nous irrite et ça met le personnel en colère parce qu'on tire sur la corde. On nous demande de revenir le week-end, de ne pas prendre de vacances. les gens qui veulent muter ou qui veulent démissionner aujourd'hui ne peuvent plus le faire. Voilà la situation.

Donc, c'est une incurie totale, mais c'est voulu. Ce n'est pas parce que ce sont des incompétents. Il ne veulent pas rouvrir des lits parce qu'ils sont tou-jours dans la logique de diminuer le nombre de lits. Et vous savez, mon patron qui est Martin Hirsch, plutôt que de préparer l'hôpital dont il a la charge, qui est quand même le plus grand hôpital d'Europe, plutôt que de le préparer, d'essayer d'ouvrir des lits, de rapatrier le matériel, il va devant le conseil municipal de Saint-Ouen pour défendre une opération qui s'appelle l'Hôpital Nord et qui va se traduire par la fermeture de deux grands hôpitaux, Bichat et Beaujon, et surtout, la suppression de plus de 300 lits dans le nord-est de la région parisienne, là où on en manque le plus, là où j'exerce en Seine-Saint-Denis.  Un des drames chez nous, c'est que dès que ça commence à chauffer, nous sommes les premiers à être à saturation. Et être obligé déjà de transférer les patients dans d'autres zones d'Île-de-France. Vous savez, d'autres zones d'Île-de-France, quand vous habitez à Aulnay-sous-Bois, vous n'avez pas de voiture, vous n'avez que les transports en commun, et qu'on vous explique que votre père ou grand-père va être hospitalisé à Poissy ou à Melun, c'est quand même un problème. Voilà. C'est ça la vraie vie, la réalité.

C'est une politique qui est voulue. Ils sont dans une position idéologique. Bachelot, Buzyn, Véran, ils sont responsables de la fermeture de 60 000 lits. Donc si on manque de lits, les responsables sont au gouvernement, point à la ligne. Madame Bachelot, quand on lui expliquait qu'on n'avait pas assez de lits, elle nous a vendu des gestionnaires de lits. On lui a expliqué que les gestionnaires de lits, c'est bien pour les groupes hôteliers, mais pas pour l'hôpital. Voilà ! Donc, la problématique aujourd'hui de l'ouverture de lits et de moyens pour l'hôpital est un problème politique qu'il va falloir traiter dans les semaines, dans les mois qui viennent. Et je pense qu'au regard de la crise et du retour d'expérience sur la crise, toute la bataille qu'on a menée pendant un an à l'hôpital – parce que la crise est arrivée alors qu'on était en mouvement à l'hôpital, et qu'on réclamait des ouvertures de lits, et qu'on nous disait non non, il n'y a pas besoin –... Sauf que là, maintenant, on voit bien qu'on manque de lits. Donc il faudra bien qu'à un moment donné, soit les gens qui sont au pouvoir aujourd'hui commencent à nous octroyer les moyens ; soit ceux-là on les met dehors et on les remplacent par d'autres qui nous écoutent. "

REVALORISATION DES COMPETENCES INFIRMIERES

La Cour des comptes déplore également des inégalités territoriales et surtout des difficultés de recrutement : pas assez de médecins, des effectifs infirmiers marqués par un turn-over très élevé, des conditions de travail éprouvantes, un manque de reconnaissance. Les effectifs sont calculés au plus juste, résultat, dès qu'il y a surchauffe, on n'a pas de volant de sécurité. C'est une gestion à flux tendu qui s'explique notamment par le modèle de financement de l'hôpital : les charges augmentent, et les tarifs diminuent.

 

Ouvrir un lit supplémentaire, c'est creuser le déficit. A l'épuisement physique et psychologique des soignants se sont ajoutées des décisions particulièrement mal vécues : 70 000 soignants hospitaliers et 55 000 personnels d’Ehpad et d’IME (instituts médico-éducatifs) ont contracté le Covid-19, mais cette pathologie n’est reconnue comme une maladie professionnelle que s’ils ont développé une forme sévère nécessitant une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire.

 

« Que va-t-il se passer pour les 10 à 15 % de personnes qui souffrent d’un Covid long ? », s’interroge Thierry Amouroux. Le décret du 3 septembre 2020 « relatif aux mesures d’accompagnement en cas de suppression d’emploi dans la fonction publique hospitalière » autorise désormais les licenciements de médecins hospitaliers. De plus, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 prévoit plus de 1 milliard d’euros d’économies au titre de « l’amélioration de la performance interne des établissements de santé » (830 millions d’euros) et de la structuration du parcours de soins à l’hôpital (215 millions d’euros). Pas de quoi remonter le moral de soignants qui ont, certes, bénéficié de 8 milliards d’euros d’augmentation de salaire accordés dans le cadre du Ségur de la santé. Mais cela n’a permis de rattraper que partiellement le retard français : les salaires de nos infirmiers restent inférieurs de 10 % à la moyenne européenne.​ Face aux nom­breu­ses démis­sions d’infir­miè­res et à la grogne des soi­gnants qui dénon­cent l’impos­ture du #Se­gur­De­La­Sante le minis­tère avance le ver­se­ment des 90 euros ! Le 1er sep­tem­bre 2020, Olivier Véran, minis­tre des Solidarités et de la Santé, a indi­qué avoir signé un ave­nant afin que la reva­lo­ri­sa­tion de 90 euros pour les sala­riés des hôpi­taux et des Ehpad publics soit versée dès octo­bre. Le décret devrait être publié pro­chai­ne­ment. Par contre, rien de prévu pour les infir­miè­res qui exer­cent dans le privé, ou dans les fonc­tions publi­ques de l’Etat ou de la Territoriale !

 

Toujours ce "2 poids 2 mesu­res" avec un tri entre les soi­gnants ! Pendant le pic COVID19, le gou­ver­ne­ment avait clai­re­ment évoqué une reva­lo­ri­sa­tion de 300 euros dès juillet 2020 (pour attein­dre le salaire infir­mier moyen des autres pays d’Europe). Puis il avait com­mu­ni­qué sur un ver­se­ment de 90 euros en sep­tem­bre, pour fina­le­ment pré­ci­ser que le pre­mier ver­se­ment serait en jan­vier 2021 (avec un effet rétroac­tif). Ce com­plé­ment de trai­te­ment indi­ciaire sera pris en compte pour la retraite. Il est ainsi acté "un sup­plé­ment de pen­sion cal­culé dans les mêmes condi­tions que la pen­sion, en rete­nant au titre du trai­te­ment le nombre de points d’indice obtenu au titre du nou­veau com­plé­ment (24 points à partir de sep­tem­bre jusque février 2021 puis, à partir de mars 2021, 49 points)". Il est prévu une nou­velle hausse de 93 euros à partir de mars 2021, pour abou­tir à 183 euros. Au final, les infir­miè­res devront donc atten­dre un an après leur enga­ge­ment face au COVID19, pour être reva­lo­ri­sés. 

 

Tout le monde est mal payé à l’hôpi­tal, donc tous les agents devaient être reva­lo­ri­sés. Pour autant, ces derniers préfèrent l’équité que l’égalité. Il n’est pas juste qu’un admi­nis­tra­tif en télé­tra­vail per­çoive la même somme qu’une infir­mière qui a risqué sa peau et celle de ses pro­ches, en com­bat­tant le COVID19 sans masque adapté (manque de FFP2, ration­ne­ment des mas­ques chi­rur­gi­caux) avec un sac pou­belle sur le dos au lieu d’une sur­blouse" dénonce Thierry Amouroux, le porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.

«  Alors que les soi­gnants se sont donnés sans comp­ter, on se retrouve face une dis­cus­sion de mar­chand de tapis ! Les 300 euros deman­dés pour tous les infir­miers sala­riés (public ou privé), cor­res­pon­dent au dif­fé­ren­tiel cal­culé par l’OCDE entre le salaire infir­mier en France et le salaire moyen infir­mier des autres pays. Nous deman­dons donc un rat­tra­page sala­rial qui n’est même pas la four­chette haute.  » résume Thierry Amouroux. "Nous étions sous-payés de 20%. Avec cette mesure dans un an nous serons tou­jours sous-payés, mais de 10%, c’est inad­mis­si­ble ! Les jeunes pro­fes­sion­nels vont quit­ter l’hôpi­tal pour aller tra­vailler à l’étranger, et l’hôpi­tal va faire face à une pénu­rie d’infir­mière."

 

Pour les soi­gnants la chute est rude : suite aux enga­ge­ments du Président de la République et du Premier Ministre sur une reva­lo­ri­sa­tion signi­fi­ca­tive, et aux propos du Ministre de la Santé dans le JDD sur les 40.000 euros annuels, les infir­miè­res pas­sent de l’idée de 300 euros dès juillet, à 183 euros dans un an ! Comme pour la prime COVID19, varia­ble selon des cri­tè­res géo­gra­phi­que (40 dépar­te­ments à 1500 euros, 60 dépar­te­ments à 500 euros (hôpi­tal) ou 1000 euros (EHPAD), le bon vou­loir des direc­teurs d’une cen­taine d’établissements hos­pi­ta­liers listés dans le décret, le gou­ver­ne­ment estime qu’il y a des soi­gnants plus méri­tants que d’autres, avec un tri des soi­gnants selon le lieu d’exer­cice : à terme plus 183 euros à l’hôpi­tal, plus 160 euros dans les établissements privés La mesure devra faire l’objet de négo­cia­tions dans chaque conven­tion col­lec­tive, pour les établissements de la FEHAP, FHP, CLCC mais rien pour les infir­miè­res et les aides-soi­gnan­tes de la fonc­tion publi­que ter­ri­to­riale (PMI, cen­tres de santé, crè­ches,…) et de l’Education Nationale, qui ont por­tant ren­forcé les équipes hos­pi­ta­liè­res pen­dant le pic épidémique. Même chose pour les infir­miè­res de santé au tra­vail qui dépen­dent d’autres conven­tions col­lec­ti­ves. 

 

Les orga­ni­sa­tions infir­miè­res du sec­teur sala­rié ou libé­ral, de l’éducation natio­nale, du métier socle des spé­cia­li­tés ou de la pra­ti­que avan­cée, s’insur­gent contre le refus d’uti­li­ser plei­ne­ment les com­pé­ten­ces infir­miè­res récen­tes pour la vac­ci­na­tion anti-covid avec la déci­sion de donner le droit de pres­crip­tion aux phar­ma­ciens mais pas aux infir­miers. Les infir­miers sont au cœur de la crise depuis le début, malgré le manque d’équipement, d’effec­tifs, le risque d’être eux-mêmes et leurs famil­les conta­mi­nées. Ils ont tou­jours répondu posi­ti­ve­ment et avec une grande réac­ti­vité à l’ensem­ble des sol­li­ci­ta­tions, plus par­ti­cu­liè­re­ment au cours de l’année écoulée et pro­ba­ble­ment pour plu­sieurs mois encore, en raison de la pan­dé­mie mais aussi du fait des failles ins­ti­tu­tion­nel­les et struc­tu­rel­les ainsi que du manque d’écoute à notre égard. 

 

Aujourd’hui le gou­ver­ne­ment écarte la seule pro­fes­sion dont c’est réel­le­ment le métier. Outre le geste qui se résume en l’admi­nis­tra­tion par voie intra mus­cu­laire du dit vaccin, se pose la ques­tion de l’éligibilité du patient, de sa sur­veillance, de l’anti­ci­pa­tion et de la ges­tion des ses réac­tions humai­nes et phy­sio­lo­gi­ques à la vac­ci­na­tion. Les infir­miers peu­vent déjà effec­tuer cer­tai­nes vac­ci­na­tions, sans pres­crip­tion médi­cale (Article L4311-1 du CSP). Ils pra­ti­quent ainsi chaque année l’injec­tion du vaccin anti­grip­pal pour un nombre consi­dé­ra­ble de per­son­nes (Article R4311-5-1 du CSP). Pour rappel, les infir­miers ont la spé­ci­fi­cité d’être formés aux gestes d’urgence, à savoir reconnaî­tre et anti­ci­per les réac­tions aller­gi­ques du patient à la fois de part leur cursus mais également par empi­risme car rap­pe­lons-le, ils sont, du fait de leur proxi­mité, sou­vent le pre­mier recours en cas de détresse vitale d’un patient. Nous sommes également les plus nom­breux sur le ter­rain et auprès des patients. Utilisons les bonnes com­pé­ten­ces au bon endroit. Cessons ce gas­pillage des res­sour­ces humai­nes. Que ce soit en ville, dans les cli­ni­ques, les hôpi­taux et sur l’ensem­ble de nos exer­ci­ces, il est parfaitement illégitime de ne pas consi­dé­rer les compétences infirmières à leur juste valeur, qu’il soit donné aux phar­ma­ciens ce qui est l’essence même de la pro­fes­sion et de son rôle : la pré­ven­tion, l’éducation, la sur­veillance et sur­tout le rai­son­ne­ment cli­ni­que.

La colère est aujourd'hui à la hau­teur des faus­ses pro­mes­ses de macronistes hypocrites dont celles d'un ministre de la santé qui ne mérite plus sa place au sein du gouvernement après le scandale des masques en mars 2020 responsable de la contamination dans les hôpitaux de personnels soignants. L’excep­tion Française est qu’on est en France moins bien vac­ciné que dans les autres pays, que les infir­miers et infir­miè­res sont jours après jours bafoués et désa­voués dans leur rôle. Résultat : la 6ème puis­sance mon­diale est le 48ème pays en pour­cen­tage de popu­la­tion vac­ci­née ! 

 

Les 600.000 infir­miè­res de France doi­vent pou­voir vac­ci­ner en auto­no­mie pour répon­dre aux besoins de la popu­la­tion ! Les 140.000 infir­miers libé­raux sont les der­niers pro­fes­sion­nels de santé à se rendre au quo­ti­dien au domi­cile des patients, mais ils ne peu­vent pas vac­ci­ner sans ordon­nance médi­cale ? 

Parallèlement des patients âgés et fra­gi­les se voient rem­bour­ser des trans­ports sani­tai­res pour se rendre dans des cen­tres de vac­ci­na­tion. Finalement, tout s’expli­que, les infir­miers en France sont moins consi­dé­rés, moins rému­né­rés, voient leur rôle dimi­nuer et de ce fait le sys­tème de santé s’en trouve altéré. Alors que le Premier Ministre Jean Castex n'a cessé d'appeler à la mobi­li­sa­tion géné­rale en

par­lant d’une course contre la montre pour la vac­ci­na­tion, son ministre de la santé demande aux infirmiers de ren­trer à la maison. La désor­ga­ni­sa­tion est la plus totale et la poli­ti­que vac­ci­nale se fait au doigt mouillé. 

 

L'amateurisme de l'exécutif qui fait souffrir depuis le début de la pandémie de Covid-19 tout un peuple par les couacs d'une improvisation politique permanente en recourant à des mesures autoritaires fait désormais de la France un can­cre de la vac­ci­na­tion. Pour preuve, la France, 6ème puis­sance mon­diale, est loin der­rière le Maroc, le Chili, la Serbie, le Portugal, et la Roumanie. La France est  le seul pays du Conseil de sécurité des Nations unies qui n'a pas produit son vaccin alors qu'elle est avec Louis Pasteur le premier pays du monde a développé le premier vaccin, celui contre la rage, en 1885. Une honte pour le petit Joseph. Il faut un retour rapide au bon sens : écouter les soi­gnants, revaloriser leurs compétences par les salaires et les conditions de travail mais avant tout chan­ger de gouvernement .

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